Freitag, 25. Januar 2008

Une première conception de la théorie des trois stades (WS 2005/06)

L'optimisme vs. l'optimisme (...)

Hier, j'ai encore entendu dire que les experts confirment de nouveau que la situation écologique est beaucoup plus grave qu'on ne l'estime. Dans quelques années, la température moyenne sur la terre aura tellement augmenté qu'il y aura des conséquences catastrophiques, comme on les voit d'ailleurs de nos jours sans être obligé de faire beaucoup d'efforts.
Vaut-il mieux dans la vie être optimiste ou pessimiste ? Est-il même toujours possible d'être optimiste ? De ne pas perdre tout l'espoir en l'humanité, en soi, qui fait partie de l'humanité ?
Être pessimiste veut dire avoir perdu l'espoir ou bien ne l'avoir jamais eu. Mais espoir en quoi, en fin de compte ? Que tout est bien, tout le monde est de bonne foi, tout le monde s'entend bien et que tout finira bien ? C’est cela peut-être dont Guyau parle en nommant l'optimisme « béat » (https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Guyau_-_Esquisse_d%E2%80%99une_morale_sans_obligation_ni_sanction.djvu/21) .
Mais, il existe aussi une autre sorte d'optimisme. Un optimisme avancé, plus mature que l'autre. Les pessimistes croient les optimistes naïfs, ignorants, candides. Ils pensent que l'optimisme ne pourrait guerre exister si on savait toutes les méchancetés incroyables existant dans le monde. Quelqu'un qui est optimiste peut seulement l'être s'il ne sait pas tout ou ne veut pas le voir.
Les pessimistes, qui aiment bien s'appeler des 'réalistes' voient les optimistes comme leurs pères les voyaient eux-mêmes quand ils étaient enfants : d'une pitié paternelle, comme pour dire : « Profite bien de ta jeunesse pendant que tu ne connais pas encore les gouffres du monde. Malheureusement, ce sera bientôt fini. Mais, je suis content pour toi, pendant que cela dure. Mon pauvre enfant. »
En étant désolé pour les ignorants, les pessimistes sont en fait désolés pour eux-mêmes. Parce qu’ils n’ont pas d’espoir, ils se consolent en se disant qu’ils voient plus que les optimistes, sont en pas en avance, savent déjà que Dieu ne peut exister. Comment pourrait-il accepter les atrocités existantes ? Mais l’optimiste savant connaît les peurs des pessimistes. Il est conscient des viols, des meurtres, des cruautés, même de ceux dont il n’a jamais entendu parlé. Parce qu’il peut se les imaginer. Parce que lui aussi, il est humain. En lui-même, il a la capacité de tuer, de violer, de massacrer. Il ne ferme pas les yeux de l’obscurité humaine, de son obscurité à lui-même. Il connaît le pessimiste en lui et l’accepte, l’embrasse. Parce qu’il sait qu’il existe mais que cela n’est pas tout ce qui existe. Il y a d’autres solutions, d’autres possibilités. Juste parce qu’un humain a le pouvoir, la capacité de tuer son frère, cela ne veut pas dire qu’il est obligé de le faire. Mais si on ne veut pas voir ses vices, on ne peut pas y travailler et un jour ou l’autre, ils vont nous écraser.
Le pessimiste n’a pas reçu la joie de vivre de ses parents et n’a pas pu la trouver lui-même plus tard. Un optimiste mature est conscient qu’il y aura des problèmes mais il voit plus loin que cela. Alors que le pessimiste suppose que l’optimiste ne voit pas le problème (l’optimisme béat), le véritable optimiste voit le problème mais n’en est pas dévasté avant de l’avoir attaqué.
Après l’optimisme enfantin vient le stade du pessimisme. Mais dans un processus de maturation qui se poursuit, on arrive éventuellement au stade de l’optimisme mature. Cela est valable pour l’individu mais aussi pour l’humanité entière.
Revenant à la situation actuelle : Il y aura certainement des catastrophes climatiques, des crimes, des guerres, probablement même nucléaires. Des êtres mourront par la main de l’homme. Mais, on se développe. On ne reste jamais les mêmes parce que le temps ne s’arrête pas. Et un jour ou l’autre on deviendra sage et on comprendra, comme on comprend déjà aujourd’hui plus qu’avant.
Et si c’est trop tard parce que les humains se sont piégés et que la terre est déjà perdue quand on comprendra, l’optimiste et le pessimiste devront l’accepter et seront enfin du même avis : « C’était quand même une expérience. » Et la vie ne peut pas être plus que cela.
L’optimiste ne peut pas perdre l’espoir parce qu’il sait qu’il a déjà reçu tout ce qu’il peut recevoir. Une expérience, et il en est content. Le pessimiste n'en voit pas encore sa valeur.

optimiste béat : content puisqu’il croit pouvoir préserver la terre
pessimiste : mécontent puisqu’il ne croit pas pouvoir préserver la terre
optimiste mature : content, même en n'étant pas sur de pouvoir préserver la terre

d'autres exemple :
1) naissance/ enfant sage, 2) adulte méfiant, 3) vieux sage/ mort
1) paradis/nature, 2) humanité/culture, 3) retour au paradis/ nature culturelle/ culture naturelle ?
1) ignorant qui fréquente nazis/ "mauvaises personnes", 2) savant qui ne les fréquente pas, 3) sage qui les fréquente quand même
1)
Jankélévitch sur l'ironie/l'humour : 1) naïf, 2) semi-habile, 3) habile
aussi bien H. Heine :"Ein Kluger bemerkt alles, ein Dummer macht über alles eine Bemerkung." ( 1) Ignorant, der nichts bemerkt und demzufolge auch nichts kommentiert. 2) Dummer, der alles kommentiert, was er bemerkt. 3) Kluger, der alles bemerkt und nichts kommentiert.

Axiom/Prémisse : A Stade 1 ressemble superficiellement au stade 3
B Pour passer au stade 3, il faut passer par le stade 2. On ne peut pas passer directement du stade 1 au stade 3